mardi 15 février 2011

JOHN ZORN - Interzone

87eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Dernier disque du marathon Zornien puisque 12 nouvelles oeuvres étaient attendus en 2010. Encore un digipack bien chiadé concocté par Tzadik, collage, effet miroir, design futuriste et coté arty assumé pour dévoiler enfin un hommage de longue date prévus par Zorn à l'écrivain William Burroughs (ainsi que collégue de débauche Brion Gysin) dont le compositeur est fan depuis 1970.

"Comme si l'histoire d'un compositeur se renvoyait des signes d'une époque à l'autre, les albums Femina et Dictée avaient amorçé en 2010 le retour magistral de ZORN à la pratique des game pieces (Cobra, Hockey, etc), instituée à la fin des années 70 mais qu'il avait, engagé sur plein d’autres fronts, temporairement mis en suspens. Afin de tirer le meilleur parti du procédé, l'écriture s'inspire de son exécution, en réinjecte les envolées les plus fulgurantes et répond à un certain nombre de règles que viennent bouleverser des situations de jeux aléatoires. Tandis que la direction de l'orchestre se sert de cartes et de signaux pour une réactivité plus immédiate. Hommage attendu de JOHN ZORN aux écrivains de la beat generation, WILLIAM S. BURROUGHS et BRION GYSIN, Interzone est une œuvre de dimension épique éclatant ses scénarios en cut-ups entre ambiances morbides et science-fictionnesques, conspiration internationale du mensonge et tragédie froide, ce 3e volet (à la pochette argentée) nous fait déambuler dans le dédale des rues de Tanger comme dans celui, cauchemardesque et halluciné, du cortex de l'auteur du Festin Nu."

Petit résumé rapide issus du distributeur français, je manque un peu de temps en ce moment pour m'atteler à de longues explications en ce qui concerne les inspirations de ce disque. "Interzone" est dans l'ensemble un bon disque, et une performance Zornienne admirable sur le papier. Technique du cut up (déja appliqué à l'époque de Naked city) mieux respecté que n'importe quelle autre oeuvre, partie improvisées sauvageonnes digne d'un puissant game pieces, passages mélodiques superbes, immersion totale dans la biographie de Burroughs (des influences de sonorités issus de ces voyages et de son univers), Ce pan complet et massif de l'oeuvre Zornienne est assurément un chapitre marquant et déterminant de Tzadik. Cependant, j'émettrai une petite reserve globale : dans la technique du file cards, je préfére largement le disque "femina". Pourquoi ? les influences ne sont pas plus nobles, la musique n'est pas plus riche et complexe, le résultat est largement aussi aboutis que "Interzone". Mais on sent clairement une différence harmonique et de feeling grâce a des nouveaux musiciens (musiciennes en l'occurence) qui apporte une vrai originalité. Hors lorsqu'on voit le line-up de cet opus, On ne s'etonnera pas d'y entendre PARFOIS des riminiscences de l'Electric masada ou de The dreamers. C'est peut être le piège de travailler parfois trop souvent avec les mêmes performers : j'entends de suite Ribot, Dunn, Mori, Wollesen ou Baptista (Medeski remplacant au pied levé Saft) à la première écoute. Mais c'est surement la condition obligatoire pour enregistrer aussi rapidement une oeuvre aussi riche qu'Interzone. Mais bref, je chipote et fait mon pointilleux de merde, John Zorn nous mystifie la tronche en cette fin d'année 2010, et ce disque est tout simplement incroyable et unique en son genre...

2 commentaires:

  1. Aucune réserve pour moi. Comme tu l'as dit jamais la technique du cut-up n'aura pris plus de sens que dans cet hommage. Et le résultat, la musique, est du début à la fin passionnante !
    Stéphane

    RépondreSupprimer
  2. Oui, Magnifique album que cet Interzone. Je trouvais John Zorn un peu redondant ces derniers temps mais je crois qu'il signe ici un de ses meilleurs essais...

    Maxime

    RépondreSupprimer